"Panique au lavomatique" (3F, 2H) 8mn

Pièce "Panique au lavomatique"

"Panique au lavomatique", est une pièce courte qui n'est pas éditée. 

 Elle est disponible sur les sites www.leproscenium.com et www.theatrotheque.com
 
Cette pièce est cependant protégée et déclarée à la SACD.
 
Vous pourrez la lire intégralement dans le paragraphe ci-dessous.
 
Si vous souhaiter la  la jouée, vous pouvez me contacter pour plus de renseignements. 

Cliquer ICI

 pour télécharger "Panique au lavomatique".

Décor et personnage

C'est une pièce en 1 seul acte d'environ 8 mn.
Il y a 5 acteurs (3 femmes et 2 hommes).

Tenue des acteurs :
Pas de tenue particulière. C'est une tenue contemporaine.

Explication du décor : Toute l’action se déroule dans la même pièce, un lavomatique.

Résumé de la pièce

Deux personnes attendent la fin de leur lessive dans un lavomatique.

 A la radio un flash d’information indique qu’un meurtrier rode dans le quartier.

 Un homme les vêtements tachés de sang, entre dans le lavomatique.

Cet événement va chambouler la quiétude de ce lieu, pour notre plus grand plaisir.

Panique au lavomatique

ACTE 1 

Scène 1   

                                               (Cliente 1, cliente 2)

Cliente 1

Alors votre petit dernier va mieux ? La dernière fois que je suis venue, il était malade. Il avait de fortes fièvres.

Cliente 2

Oh c’est de l’histoire ancienne. Vous savez ce que c’est que les enfants. Ils attrapent souvent tout ce qui traine.

Voix off de la radio

Nous interrompons notre émission musicale, afin de vous prévenir, qu’un dangereux individu, ayant commis une agression au couteau, c’est enfui dans le quartier Saint Michel. Nous demandons à toute personne ayant des informations à ce sujet, de contacter immédiatement la police.

Cliente 1

Le quartier Saint Michel ? Mais c’est notre quartier !

Cliente 2

Oh ! Mais vous avez raison. C’est affreux ! On vie une drôle d’époque. Nous ne sommes plus en sécurité nulle part. Se faire attaquer au couteau. Quelle horreur !

Cliente 1

Ah ca vous avez bien raison. D’ailleurs moi je n’allume pas la télé. Il n’y a que des catastrophes.

Cliente 2

Et de ne pas allumer la télé  supprime les catastrophes ?

Cliente 1

Non. Mais comme je ne suis pas au courant. Cela me stress moins.

Cliente 2

Pour vivre heureux, cachons-nous les problèmes.

Cliente 1

Alors votre enfant va mieux. Je suis bien contente. On est toujours en soucis quand un petit est malade.

Cliente 2

Pour sûr. Mais…

Scène 2   

                                               (Cliente 1, cliente 2, l'homme)

.Un homme entre rapidement dans le lavomatique, avec ses vêtements tachés de sang. Il enlève son tee-shirt et le met dans une machine à laver.  Il s’essuie les mains tachées de sang dans des essuies tout.

Cliente 1

                                                                       Apeurée regarde sa voisine

Vous…Vous avez vu ce que je vois ?

Cliente 2

                                                                       Également apeurée.

Pour sûr que je vois ce que je vois. Et je pense que, même si on éteint la télé on verra pareille.

L’homme

                                                           Il s’assoit sur une chaise et regarde les deux clientes

Bonjour,

 

                                                           Les deux femmes ne répondent pas.

J’ai dit bonjour.

Cliente 2

                                                           Peu rassurée.

Bonjour monsieur.

Cliente 1

Bonjour monsieur.

L’homme

Ah quand même. La politesse ce perd de nos jours.

Cliente 1

                                                           D’une voix tremblante.

Vous… Vous avez raison.

                                                           Se penchant vers sa voisine et à voix basse.

C’est le tueur. Qu’est-ce qu’on fait ?

Cliente 2

Je ne sais pas. A la radio ils ont dit qu’il faudrait prévenir la police.

Cliente 1

Vous avez raison. Je vais essayer de les appeler discrètement.

                        Elle sort son téléphone de la poche et il tombe au pied de l’homme.

Oh ! Que je suis maladroite. J’ai les mains mouillées et le téléphone a glissé.

L’homme

Ce n’est pas grave. Et je pense que le téléphone n’est pas un objet facile d’utilisation, pour votre génération.

Cliente 1

Oh bien merci ! Goujat !

L’homme

Pardon ?

Cliente 1

Je disais il fait froid. C’est pour cela que je suis malhabile avec mes mains.

L’homme

Et vous vouliez téléphoner ?

Cliente 1

Non, non.

L’homme

Vous sortez votre téléphone et vous ne vouliez pas téléphoner ? Vous êtes vraiment bizarre.

Cliente 2

Si,  c’était pour téléphoner. On voulait appelez la po….

Cliente 1

Coupant la parole à la cliente2

Mais non pas eux.

L’homme

Vous êtes sûr que vous allez bien ? Vous vouliez appeler qui ? Je peux peut-être vous aider à composer le numéro ?

                                   Les deux clientes ne bougent pas elles sont pétrifiées.

Je vous fais peur ?

Cliente 2

                                                                       Apeurée

Ah non, pas du tout. Vous ne nous faites pas peur du tout.

Cliente 1

                                                                       Toujours apeurée.

C’est vrai. On se sent même très en sécurité avec vous.

L’homme

Je préfère. Car depuis que je suis entrée ici, je trouve l’ambiance particulière.

Scène 3   

                                               (Cliente 1, cliente 2, l'homme, la femme)

La femme

                        Elle entre inquiète, regarde autour d'elle et s'assoit près de l'homme.

                        Elle s'adresse à une cliente.

Bonjour. S'il vous plait, vous permettez que je dise que le linge qui est dans la machine est le mien ?

Cliente 2

                                                                       Surprise

Bah c'est-à-dire que...

Scène 4   

                                               (Cliente 1, cliente 2, l'homme, la femme, le mari)

Le mari

                                               Il entre en furie. S'adresse à sa femme.

Ah te voilà ! Je te retrouve. Je me doutais bien de quelque chose. Que fais-tu dans ce quartier ? Tu sors de chez ton amant ?

La femme

Mais mon pauvre mari qu'est-ce que tu vas imaginer ? Pas du tout. Je suis là depuis plus d'une heure. Le linge tourne dans cette machine. D'ailleurs, elle est bientôt finie.

Le mari

Tu racontes bien ce que tu veux. En plus comme par hasard tu es assise à côté d’un homme à moitié à poil. Si ca se trouve, c’est lui ton amant.

L’homme

                                               Il se tourne vers la femme, en montrant le mari du doigt.

Si vous voulez, je peux m’en occuper.

Cliente 1

                                                                        Apeurée.

 Non ce n’est pas la peine.

                                               Se tournant vers le mari.

Votre femme est bien là depuis une heure.

Cliente 2

 Oui c'est vrai. D’ailleurs nous avons papoté un petit moment.

L’homme

                                                           S'adressant à sa femme.

Mais pourquoi tu viens laver le linge ici alors que nous avons une machine à laver chez nous ?

La femme

Elle est en panne. J’ai appelé le réparateur, mais il ne pouvait pas venir rapidement.

Le mari

Tu pouvais pas le dire ? Moi j’aurais jeté un œil.

L’homme

C’est bien des histoires tout ça. Vous voulez que je m’en occupe ? 

Cliente 1

Elle ne vous à rien dit car elle ne voulait pas vous embêter. En plus vous êtes tellement fatigués avec votre travail.

Le mari

Le travail ? Mais je suis au chômage !

Cliente 2

                                                                       Léger silence gêné.

Au chômage ? Ah oui bien sûr. Mais je voulais dire que la recherche d’un emploi vous donnait du travail. Que vous avez suffisamment d’ennuis comme ca, sans en rajouter avec la machine en panne.

                                               Elle se tourne vers l’autre cliente.

N’est-ce pas ?

Cliente 1

Oh oui, c’est ça. Si vous saviez comme votre femme a parlé de vous en bien.

La femme

N’en faite pas trop non plus.

Le mari

                                                           S'adressant à l'homme

Et vous, pourquoi êtes vous à moitié nu à coté de ma femme ?

L’homme

                                               Il se lève et s’approche du mari, menaçant.

 Vous voulez que je vous explique ?

Cliente 2

                                                           Affolée.

Il avait juste une petite tache sur son teeshirt et il l’a mis à laver.

L’homme

                                   Il se retourne vers la cliente, qui se fait toute petite sur sa chaise.

Une petite tache ? Vous rigolez ? J’en avais plein partout. Sur les mains, sur le tee shirt. Un massacre. Ca giclait de partout. C’est qu’il était coriace l’animal.

                                               Les deux clientes crient de terreur.

Le mari

Mais qu’est-ce qui giclait ?

L’homme

Le sang pardi. Il se débattait quand je l’ai égorgé.

La femme

Où là ! Mais on dirait que vous êtes un tueur.

Cliente 1 Cliente 2

                                                           Ensemble et en tremblant.

Oui c’est un tueur. C’est horrible !

Le mari

Alors, vous n’êtes donc pas l’amant de ma femme ?

L’homme

Bien sûr que non. Je ne la connais pas. Je la connais juste depuis qu’elle est entrée ici, il y a quelques min…

Cliente 1

Heure. Environ une heure. Ils ne sont pas entrés ensemble ici.

Le mari

Bon je suis désolé. Je ne sais plus ce que je fais. Je croyais que ma femme avait un amant. Mais je m’aperçois que non.

La femme

Mais mon chéri, tu sais bien que c’est toi que j’aime. Uniquement toi.

Le mari

Je te demande pardon. Je vais rentrer et jeter un coup d'œil à la machine.

La femme

                                                           Elle se jette dans les bras de son mari.

Ce n’est pas la peine mon amour d’y passer du temps. Occupe-toi plutôt de ta recherche d’emploi. Ou repose-toi. Tu le mérites bien.

Le mari

Tu as raison. A tout à l’heure mon amour.

La femme

A tout à l'heure mon chéri.

                                                           Le mari sort.

Scène 5   

                                               (Cliente 1, cliente 2, l'homme, la femme)

Cliente 1

Eh bien dites donc votre mari est soupçonneux.

La femme

Oui un petit peu.

Cliente 2

Mais pourquoi vouliez vous faire croire que vous étiez ici depuis longtemps ?

                                   La femme, gênée, ne répond pas

Cliente 1

Vous avez vraiment un amant ?

La femme

Et bien, c’est-à-dire…

L’homme

Vous êtes une femme infidèle ?

Cliente 2

On ne vous demande pas votre avis. C'est une discussion entre femmes.

La femme

Bon et bien, je vais rentrer. Merci pour votre aide. Je suis désolée de vous avoir importuné avec mes problèmes.

Cliente 1

Il est beau votre amant ?

La femme

Oui. Il est beau et très attentionné. Un vrai amant.

Cliente 2

Ça doit quand même être bien d’avoir un amant.

Cliente 1

Eh bien dites donc vous !

Cliente 2

C’est vrai ca doit changer du mari et du train train quotidien. Ça met du piment dans la vie.

La femme

J’avoue que c’est très agréable que l’on soit le centre d’intérêt d’un homme. Les maris, au bout d’un certain temps, ne nous regardent plus pareil. Vous n’avez jamais eu envie de prendre un amant ?

Cliente 2

Oh non !

La femme

Et pourquoi donc ?

Cliente 2

                                                           Timidement

On ne me l’a jamais proposé.

                                                           Les deux clientes et la femme rigolent.

                                                           La femme s’en va.

Scène 6  

                                               (Cliente 1, cliente 2, l'homme)

                                                                       Cliente 1

Et bien dite donc, il s'en passe des choses ici. Parfois je trouve le temps long en attendant la fin de la lessive, mais aujourd'hui, le temps passe vite. On se croirait dans un roman de la collection Arlequin.

Cliente 2

                                                           En regardant l'homme.

Ou dans un roman d'Agatha Christie.

Voix off de la radio

Nous interrompons notre programme pour vous donner une bonne nouvelle. Le tueur qui rôdait dans le quartier, vient d’être arrêté.

Cliente 1 Cliente 2

                                                           Ensemble et en regardant l'homme.

Mais alors vous n’êtes pas le tueur ?

L’homme

                                                           Surpris.

Un tueur ? Moi ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Pourquoi croyez-vous que je sois un tueur ?

Cliente 2

                                                           En bégayant.

C’est-à-dire qu'à la radio, ils avaient dit qu'un tueur rôdait dans le quartier.

Cliente 1

Alors quand on vous a vu rentrer tout de suite après, et taché de sang, on a cru que vous étiez le tueur.

Cliente 2

Et on avait très peur.

L’homme

Oh là ! J'ai l'impression que vous vous faites votre film.

Cliente 1

Mettez-vous à notre place. On annonce un tueur en liberté et vous rentrez maculé de sang !

L’homme

Je vous comprends. Mais, c'est à cause de ce foutu animal. Il s'est débattu pendant que je l’égorgeais.

Cliente 2

Je le comprends également.

L’homme

Je vais vous expliquer. Pour l'anniversaire de ma femme, on fait un méchoui surprise chez des amis. Et pour préparer la fête sans qu'elle ne s'en doute, j'ai dit à ma femme que j'aidai un copain à repeindre son séjour chez lui. Ensuite, Il est prévu que ma femme vienne manger chez les amis ce midi. On va être assez nombreux, mais elle ne le sait pas.

Quand je dis un méchoui, ce n'est pas un mouton. Ce sont des volailles. Et il y a quelques semaines un des amis, avait gagné une oie vivante à une tombola.

Comme personne ne voulait la tuer, c'est moi qui m'y suis collé. Mais je n'avais jamais fait cela de ma vie et l'animal c'est bien débattu. Je me suis retrouvé avec plein de sang sur moi.

Comme je ne pouvais pas rentrer chez moi pour laver, je suis venu rapidement ici. Je voulais que cela soit lavé et sec, afin que ma femme ne se doute de rien.

Cliente 1

Eh bien, si on s'attendait à ça !

Cliente 2

On a peur d'un homme, car on pense qu'il est un assassin, alors qu'il veut faire une surprise pour sa petite femme chérie, et nous, on a menti effrontément afin de protéger une femme que l'on croyait une sainte nitouche, et qui trompe son mari sans vergogne.

Cliente 1

Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine.

L’homme

Ça tombe bien je ne suis pas moine.

Cliente 2

Remarquer, si tous les moines étaient beaux comme vous, je veux bien rentrer dans les ordres.

                                                           Tout le monde rit.


                                                           FIN